Moi oui
qui veut lire? c'est pas un Yaoi celui cy.. un des seuls d'ailleur
En ce soir de 24 Décembre 2009, les rues enneigées d'Hambourg reflétaient les lumières des guirlandes de Noël suspendue aux diverses fenêtres des immeubles. On pouvait entendre les enfants chanter les comptines de Noël en rentrant chez eux en courant, pressés de voir les cadeaux au pied de leur beau sapin.
Si on allait près de l'église, on pouvait distinguer la chorale chanter les louanges de Dieu ou encore le prêtre faire le signe de croix sur le front d'un enfant.
La ville ne respirait que joie et euphorie en cette période de fête. Tous demain allaient enfin pouvoir ouvrir leurs cadeaux ou voir la mine réjouit d'un ami ou membre de sa famille en ouvrant le présent qu'il lui a offert.
Pourtant dans une des rues de cette si belle ville, un jeune homme marchait, tête basse et pieds traînants. Il semblait porter sur lui un poids aussi gros que lui-même, un poids l'emplissant de tristesse, d'amertume. Il releva la tête vers le ciel et cria de toutes ses forces, lâchant sa peine, sa colère et son dégoût de ce temps de fête. Ses joues mouillées de larmes, son regard rempli de chagrin ne laissait deviner que ce jour était censé être le plus beau de l'année. Il ne devait avoir à peine vingt étés et il semblait déjà brisé par la dureté de la vie.
Ce jeune homme, Thomas de son nom, revenait de l'hôpital, comme chaque jours depuis trois mois. Il venait voir cet être si cher à son cœur, endormit depuis 85 jours, soit deux mille vingt-quatre heures. Alors qu'il était venu pour savoir si son frère se réveillerait pour les fêtes, il avait apprit que celui-ci ne se réveillera sans doute jamais, que le débrancher serait la meilleure solution pour pouvoir le laisser reposer en paix.
Beau cadeau en ce jour de fête.
Maintenant, il ne lui restait plus qu'à rentrer chez lui, rejoindre sa famille et ses amis, et annoncer la dure nouvelle. Annoncer à sa mère que pour que son fils soit en paix, elle devait donner l'accord de lui donner la mort.
Il avançait donc, son âme au bord du gouffre, ses larmes pour seules compagnies, dans cette rue qui lui semblait interminable. Comme un chemin de croix. Il avait si mal qu'il ne remarqua même pas que par cette soirée d'hiver glacial, il ne portait qu'un t-shirt.
Il arriva enfin devant son immeuble, et d'un geste automatique, appuya sur le bouton pour ouvrir la porte. Il s'engouffra dans le hall de l'immeuble, appela l'ascenseur et attendit, comme un condamné, d'arriver à son étage. Les porte de la machine s'ouvrir, il se posta devant sa porte et sonna.
Une femme d'une quarantaine d'année lui ouvrit. Il lui adressa un faible sourire et entra dans l'appartement. Sa mère, le retint par un bras et le serra contre lui.
« Mon bébé... comment ça c'est passé? »
Une seule question, pourtant si anodine quand on sait qu'il l'entendait tout les soirs en rentrant, avait aujourd'hui un tout nouveau goût.
Elle savait.
Le médecin l'avait appelé ce matin, pour lui annoncer la triste nouvelle. Un coup de poignard, un goût amer dans la bouche, une boule dans la gorge et un torrent de larmes. Trop lâche pour le dire à son fils, elle l'avait laissé aller voir une toute dernière fois son frère, sachant que la prochaine fois, se sera devant un cercueil qu'il lui dira ses derniers mots.
Il avait comprit, il n'aura pas besoin de le lui dire. Il se décolla et alla se changer avant de rejoindre ses invités. Peu de gens étaient présents, Jérémy et sa famille, Florian et sa mère et enfin leur père. Un silence pesant et pourtant si explicite régnait en maître dans la salle à manger. Douleur, tristesse, rage mais surtout nostalgie. Il manquait quelqu'un, ou plutôt deux personnes. Rémy... sa joie de cette fête et Thomas ses blagues nulles qui faisait rire tout le monde et personne à la fois.
« Quelqu'un veut de la sauce? »
« Vous en revoulez? »
« Je pourrai avoir le sel? »
A Noël, ce n'était pas vraiment ce genre de phrase que l'on prononçait lors du repas. Thomas regardait par la fenêtre la neige envahir la ville. Il avait si mal... Lui était là, en plutôt bonne santé tandis que son frère était dans le grand immeuble qui surplombait la ville, endormit sur un lit blanc dans un sommeil sans rêve et en vie grâce à des machines. La vie était si injuste... Pourquoi n'était-il pas là avec lui à supplier leur mère de pouvoir ouvrir leurs cadeaux avant les douze coups de minuit?
Il se leva de table, s'excusa et alla dans sa chambre, s'écrouler sur son lit à pleurer son si cher petit frère. Il se faisait un peu plus mal à regarder les photos coller sur son mur où on pouvait le voir si souriant à côté de lui. A force de pleurer, la fatigue l'envahit et avant de sombrer dans le sommeil, il entendit le téléphone sonner.
[Ellipse de 15 minutes]
Quelqu'un le secouait gentiment. Il ouvrit les yeux et remarqua sa mère, les yeux rougis de larmes mais un magnifique sourire habitait son visage si pâle. Pourtant, tout lui paraissait fade.
« Mon bébé... Mets tes chaussures et viens avec nous. »
Sans demander pourquoi, il s'exécuta et suivit sa mère et les invités dans le vestibule où il mit une veste. Tous le monde sortis de la maison et alla au parking prendre les voitures. Thomas y monta dans celle de sa mère et regarda le paysage défilé sous ses yeux voilés du voile de la tristesse. Si il avait prit le temps de regarder sa mère, il l'aurait vu se mordre la lèvre et ses yeux qui reflétaient un bonheur qu'elle n'avait pas eu depuis ces trois derniers mois. Il remarqua tout de même que le chemin qu'ils prenaient était celui de l'hôpital.
« Pourquoi tu nous emmène là bas? »
« Tu verras mon chéri... »
Elle se gara au parking de l'immeuble, suivit des autres voitures et sortit du véhicule.
« Pourquoi on est là? »
Un silence répondit à la question du jeune garçon. Il prit enfin le temps de regarder tout le monde.
Des yeux rougis oui, mais un bonheur et une joie les habitaient.
Des sourires francs, signe de gaieté.
Il comprit. Sans attendre les autres, il s'élança dans l'hôpital. Ses jambes, son corps, son cœur s'emballaient. Plus rien ne lui répondait. Ses joues étaient de nouveau inondées de larmes, mais cette fois pas de tristesse dans son regard, juste de la joie, de l'espoir. Il arriva enfin à la chambre de son frère et ouvrit la porte à la volée.
Il était là. Pâle mais souriant. Fatigué mais vivant. Thomas s'avança doucement. Rémy ne bougeait pas, il attendait la réaction de son frère. Il remarqua qu'il avait beaucoup changé son Tomi. Il avait tout d'abord maigri, des cernes habitaient son doux visage, il était pâle et semblait juste vide. Arrivé devant lui il ne bougea plus. Puis, tout doucement il se baissa et se blottit contre lui. Rémy, d'abord surprit, l'entoura de ses bras et le berça. Il se pencha à son oreille et murmura.
« J'ai appris qu'on était le jour de Noël aujourd'hui...Froh Weinachten mon Tomi. »
***
Nea